Sur mon dernier banc, dans ma tête. C'était là que ça se passait . La rage, la haine. L'unique envie d'en
finir. Comment s'en sortir ? La question reste en suspend. On
attends. Le verdict tombera, ma tête avec. Pourquoi ? Aucune
idée, ce sont eux qui l'ont décidé ainsi. Et moi dans tout ça ?
Qu'ai-je à dire, qu'ai-je à faire ? Rien, et rien. La vie est
simple quand on a rien à faire. Il suffit d'attendre sur un banc
qu'on te dise ce que tu peux faire, si tu peux bouger, si oui ou non
tu as le droit de vivre. C'est con à dire mais ça fait du bien de
ne pas avoir à penser. Il suffit d'attendre. Attendre, encore et
encore. C'est sans doute la seule chose qui soit aussi passionnante
que chiante ici bas. On voit, on vit, on pleurs, on se console, on
meurt, fin. Tu attends. Entre deux attentes, il se passe un truc. Tu
ne sais pas quoi, tu ne sais pas quand. Tu sais simplement qu'il
s'est passé quelque chose. Tu étais trop occupé à attendre pour
regarder. Finalement, même entre deux attentes on attends.
Qu'est-ce que j'ai fait ? Je ne
sais plus. Je ne sais pas. On ne m'a jamais dit que je devais savoir.
Ou alors j'ai oublié. Ça on m'a dit de le faire. Oublier. Vas-y,
oublies. Pour vous c'est peut-être dur, pour moi c'est la chose la
plus simple. C'est comme appuyer sur un bouton. Tiens, il en manque
un à ma chemise, au niveau du col.
Pourquoi je suis là ? Je ne sais
plus. J'ai oublié.
Le verdict tombe, ma tête avec.
*
* *
Je vous ai ressorti un texte que j'avais écrit dans les couloirs de mon IUT, en attendant un prof. Il n'a pas de marque chronologique, il n'a pas de sens réel ni d'explication, il correspond juste à l'idée que vous vous en faites.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire